"Shinbutsu shūgō" est un terme japonais qui signifie littéralement "fusion des kami et des bouddhas". Il fait référence à un concept religieux et culturel japonais qui a émergé pendant les périodes médiévale et moderne de l'histoire du Japon.
Avant l'introduction du bouddhisme au Japon au VIe siècle, le pays avait une religion autochtone appelée shintoïsme qui était centrée sur le culte des kami, des esprits ou des divinités de la nature. Cependant, avec l'arrivée du bouddhisme, les deux religions ont commencé à coexister et à s'influencer mutuellement.
Au lieu de rejeter le bouddhisme, les Japonais ont adopté une approche synchrétiste, qui consistait à intégrer les divinités bouddhistes avec les kami shinto. Cela a donné naissance à la notion de "shinbutsu shūgō", où les temples bouddhistes ont commencé à vénérer des déités shinto et où les sanctuaires shinto ont commencé à héberger des statues de Bouddha.
Cette fusion des deux religions a été rendue possible par les similitudes philosophiques et cosmologiques entre le bouddhisme et le shintoïsme. Par exemple, le bouddhisme met l'accent sur la recherche de la sagesse et de la libération du cycle des renaissances, tandis que le shintoïsme est centré sur la vénération des forces de la nature et des ancêtres. Ces deux approches religieuses peuvent coexister pacifiquement dans le système de croyances japonais.
Les temples bouddhistes qui pratiquent le "shinbutsu shūgō" sont typiquement dotés de sanctuaires shinto appelés "jinja", où les divinités shinto sont vénérées en plus des divinités bouddhistes. De même, les sanctuaires shinto peuvent accueillir des statues de Bouddha et incorporer des rituels bouddhistes dans leurs pratiques.
L'un des exemples les plus célèbres de "shinbutsu shūgō" est le complexe du temple de Tōdai-ji à Nara, qui abrite le Daibutsu (la Grande Statue de Bouddha) ainsi que plusieurs divinités shinto. Un autre exemple est le sanctuaire shinto d'Ise Jingu, qui est entouré de nombreux temples bouddhistes.
Cependant, au cours de la période de restauration de Meiji à la fin du XIXe siècle, le gouvernement japonais a promu une politique de séparation stricte du shintoïsme et du bouddhisme dans le cadre de l'occidentalisation et de la modernisation du pays. Cette politique a mené à la suppression de nombreuses pratiques de "shinbutsu shūgō" et à la séparation des temples bouddhistes et des sanctuaires shinto.
Malgré cette séparation officielle, certaines traces de "shinbutsu shūgō" peuvent encore être observées dans la culture et la pratique religieuse au Japon aujourd'hui. Certains sanctuaires shinto maintiennent des liens étroits avec les temples bouddhistes voisins, et les célébrations et festivals locaux combinent souvent des éléments des deux religions.
En résumé, "shinbutsu shūgō" est une expression qui décrit la fusion harmonieuse du bouddhisme et du shintoïsme dans la croyance et la pratique religieuse japonaise. Bien que cette tradition ait été affaiblie au cours de l'histoire, elle continue d'influencer la vie religieuse du pays d'une manière ou d'une autre.
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